Déposé le 10/11/2015 à 12h27 Opinion citoyenne
Ce reportage de la télé australienne concernant la pratique de l'euthanasie en Belgique est bouleversant.
Le départ programmé de cette dame de 85 ans se fait tellement naturellement que c' est choquant. Aucune interrogation sur le sens de la vie , aucune confiance dans autrui pour mettre un peu de relief dans une vie. Car enfin la dignité n'est-elle pas dans le combat, même s'il peut paraître vain à certains moments de la vie ? Le mot dignité n'est-il pas perverti ?
Cet ultime combat, c'est comme l'ascension d'un pic : il ne sert à rien de grimper une montagne pour la redescendre ensuite après tant d'efforts, mais le chemin est néanmoins superbe et donne le sens à cette action. Cheminer ensemble pour découvrir les richesses de la générosité du coeur ou renouer des liens avec les siens, voila le travail de la fin de vie.
Le reportage du journaliste australien montre un enchaînement de faits avant les quelques jours qui mènent au suicide assisté de Simona ; or l'être humain ne se résume pas à des faits, il est inaliénable, versatile et infiniment libre ! Le milieu de Simona ne semble pas animé d'étincelles de vie dans le regard ni pour ce qui concerne les photos de ses proches disparus ni pour les personnes vivantes qui l'entourent dans son home.
On sent une très grande simplicité et une absence de culture, de culture religieuse ou philosophique . Tous des outils qui permettent de se battre et qui sont absents. Dès lors, n'est-ce pas une injustice de plus de laisser partir des personnes que l'on estimera peu accrochées à la vie alors qu'il s'agit plutôt de leur faire découvrir toute la saveur de l'existence et de la rencontre.
Cette pratique de plus en plus banalisée de l'euthanasie est vécue comme un scandale pour beaucoup de soignants qui se surpassent quotidiennement pour apporter du bonheur dans les maisons de repos, sauver des vies dans les cliniques , aider des patients psychiatriques.
J'affirme que cela vaut vraiment la peine de se battre pour la vie, surtout la vie de ceux qui se sentent inutiles et tellement dépendant de nous, d'un regard, d'une visite qui redonne sens au peu de vie qu'il leur reste.
A noter que comme chez le dentiste, je ne refuse pas une bonne petite anesthésie, je ne refuserai pas au bout de ma vie des calmants et drogues nécessaires pour limiter mes souffrances ce que les soins palliatifs sont capables de faire dans la plupart des cas.