Déposé le 16/10/2013 à 13h40
Bien souvent je me pose la question de savoir comment dire avec des gestes de la vie quotidienne que l'on aime. Comment les parents et les adultes en général peuvent-ils communiquer cette certitude à la nouvelle génération: je t'aime, tu es quelqu'un pour moi, pour qui je donnerais tout s'il le fallait car la radicalité est une caractéristique propre à l'amour: l'amour avec des conditions ne l'est déjà plus vraiment.
Aimer quand tout va bien, quand tout est parfait, c'est facile, la pierre de touche de l'amour est la souffrance: le jeune qui ne va pas bien à l'école, l'enfant malade, l'enfant qui ne répond pas aux rêves des parents...
C'est alors que les parents et ceux qui l'entourent -finalement toute la société- se trouvent devant les défis de découvrir et vivre d'autres facettes de l'amour: la générosité (le temps à dédier, l'argent, changer soi-même pour se mettre sur la bonne longueur d'ondes...), l'empathie, qui n'est pas automatique, mettre tout en oeuvre pour manifester l'amour, pour donner envie de vivre, pour découvrir un sens à la vie qui devient difficile. Il faut s'arrêter pour réfléchir.
Le projet de loi qui veut étendre l'euthanasie aux jeunes donne-t-il ce signal: nous t'aimons, nous voulons tout faire pour te rendre heureux, ta présence est un don pour nous?
Il est vrai qu'il reste une grande part de mystère et une tension non résolue entre la précarité de la vie de chaque personne et l'affirmation de sa valeur.
A nous aussi d'accepter de ne pas tout dominer.