Déposé le 11/05/2013 à 14h05
La pratique et la légalisation de l'euthanasie sont le symptôme d'une société de plus en plus individualiste et utilitariste. La solidarité envers les plus fragiles ne s'y exprime plus à travers le soutien, l'écoute, l'aide, l'accompagnement.
Elle s'y exprime à travers l'homicide « compassionnel » légalisé. Se montrer solidaire envers les plus faibles, ce n'est plus les aider à surmonter leurs difficultés au quotidien. Non, le nouvel « altruisme » consiste à supprimer les plus faibles en leur faisant bénéficier d'un nouveau genre de don : celui de la mort.
Dans la société utilitariste, la personne âgée qui recourt à l'euthanasie pose un acte civique en soulageant la société du poids qu'elle représente. C'est évidemment le cas des personnes démentes. Et celui des personnes handicapées et de toutes celles atteintes de pathologies lourdes. L'altruisme généreux de l'homicide compassionnel a vocation à s'étendre. Pourquoi s'arrêter aux patients terminaux ?
Pourquoi priver les personnes démentes, les toxicomanes, les psychopathes, les dépressifs, les alcooliques de cette nouvelle forme de compassion ? Le don de la mort ne devrait-il profiter qu'à quelques-uns ? Non, évidemment ! Dans la société utilitariste, la personne « inutile », quelle qu'elle soit, peut encore se rendre très utile en disparaissant le plus tôt possible. Où comment construire une société à la fois très utile et parfaitement inhumaine.