Opinions citoyennes 01
Diverses
Bernadette Pivetta, retraitée, Florennes
Qu'allons-nous faire de toutes les personnes âgées qui disent parfois je voudrais mourir mais ne souhaite pas l'euthanasie? Et toutes les personnes qui sont mal dans leur peau à un moment ou l'autre de leur vie. Il faut réfléchir à une aide et à un accompagnement dans les moments difficiles. Il y a tellement de moyens pour diminuer la souffrance. Puisse nos dirigeants réfléchir à tous ces problèmes en pensant à leur propre vieillesse...
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Un PAPA anonyme
Indépendant
Depuis ses premières sessions d'examens à l'unif où ma fille mène deux études de front en faisant chaque fois des grades, elle est prise ensuite de troubles psychologiques graves avec des montées d'angoisses, des pulsions suicidaires. Voici 3 ans que cela se répète régulièrement avec un déni d'elle-même, de ce qu'elle peut entreprendre. Elle sort d'un mois d'hospitalisation dans un établissement psychiatrique qui lui a redonné goût à la vie. Elle va reprendre ses études ou une autre formation - peu m'importe pour autant qu'elle soit bien vivante.
Dans ses délires, elle nous a mentionné plus d'une fois qu'elle n'en pouvait plus et que chaque minute de son existence lui pesait abominablement. Le plus beau des cadeaux serait de boire ensemble un dernier verre en famille et de la laisser partir...Une vérité d'un moment mais... quand il est irréversible ...
Lire « L'Homme peut relever, se relever, tisser du lien. »
Eléonore DELWAIDE
Juriste
Dans la loi actuelle, la déclaration anticipée est un document qui permet à une personne d'écrire dans quelles conditions elle souhaite qu'il soit procédé à une euthanasie, au cas où un état d'inconscience irréversible l'empêcherait d'exprimer sa volonté. Sa durée de validité est de 5 ans.
Aujourd'hui, de nombreuses propositions de loi souhaitent attacher à cette déclaration anticipée une durée de validité illimitée. Je me contenterai de rappeler ici les justes propos de Philippe Monfils, père de la loi sur l'euthanasie qui, initialement, ne souhaitait pas rendre possible la déclaration anticipée car il lui « paraissait difficile d'admettre qu'un jeune rédige un testament de vie que l'on ressortirait de nombreuses années plus tard », pour procéder à une euthanasie. Son opinion a ensuite évolué et il a soutenu alors la thèse selon laquelle une déclaration anticipée pouvait être admise, mais devait être renouvelée tous les 5 ans, afin d'offrir la garantie qu'elle reflète réellement la volonté persistante du patient. Il lui semblait en effet évident « que l'on ne raisonne pas à vingt ans comme à soixante, ni de la même façon malade ou bien portant »...
Lire « Raisonne-t-on de la même façon à 20 ans qu'à 60 ? »
Quentin DEPRETER
Etudiant
Depuis 2009, la vente de tabac est interdite aux mineurs. Pourquoi ? La réponse est écrite sur chaque paquet de cigarettes : « Fumer tue ». Et l'euthanasie, elle, ne tue pas ? Ah oui, c'est vrai, c'est différent : en pratiquant l'euthanasie, le médecin ne tue pas mais « donne la mort ».
Des mineurs auxquels la loi ne reconnait pas la capacité de discernement pour acheter des cigarettes seront-ils considérés capables d'effectuer le choix bien plus radical de s'ôter la vie ...
Lire « Les mineurs, juridiquement capables... seulement pour l'euthanasie? »
Catherine DOPCHIE
Oncologue
Les soins palliatifs sont tellement efficients que même les partisans de l'euthanasie disent que ne pas savoir soulager les souffrances physiques est aujourd'hui de l'incompétence médicale. L'euthanasie est donc surtout appliquée pour des souffrances de perte du sens de la vie telle qu'elle est. L'euthanasie est désormais banalisée, et certains déclarent, contrairement à l'esprit de la loi, qu'elle n'est plus ni une exception, ni une transgression éthique mais un accompagnement en douceur proposé pour éviter toute souffrance inutile, sans attendre un délabrement physique ou psychique insupportable. La demander est présenté comme un acte courageux, la pratiquer, comme un acte empli d'humanité...
Lire « L'euthanasie comme aveu de l'incompétence médicale ? »