... étendre l'euthanasie aux enfants et aux personnes démentes ?
Déposé le 30/04/2013 à 16h00
Olivier de SAUVAGE Etudiant
Cette phrase tirée de la proposition n° 5-1610/1 (pg2), fait surgir en moi beaucoup de questions. Et je me dis, en lisant cela, qu'aussi bien pour les parents que pour l'enfant, ce choix doit être très douloureux.
En considérant la chose du point de vue de l'enfant, je me dis même que ce choix fait par ses propres parents, doit être crucifiant. A quoi s'attend un enfant qui souffre, de la part de ses parents, de son papa, de sa maman, si ce n'est à de l'amour, de l'affection ? Quand on est malade, qu'on a mal, que désire-t-on sinon s'accrocher à l'espoir de la guérison ? Comment les parents annonceront-ils leur décision à l'enfant qui « n'a pas la « faculté de discernement » ? Comment quitteront-ils l'enfant qu'ils confient aux bons soins de la mort ...
Lire « « Lorsque l'enfant n'a pas la « faculté de discernement », ce sont les parents qui peuvent demander l'euthanasie. » »
Déposé le 24/04/2013 à 09h27
Action pour la famille asbl -Actie gezin vzw Association pluraliste et citoyenne
Action pour la famille s'oppose à tout élargissement de la loi pour l'euthanasie.
Tout en reconnaissant l'existence de situations de grande souffrance, nous pensons que ce sont les soins palliatifs et l'accompagnement des familles qui constituent la réponse adéquate à ces situations. Spécifiquement, Action pour la famille demande que la loi actuelle soit modifiée dans le sens d'une plus grande restriction et en particulier que l'accès à l'euthanasie soit limité aux personnes en fin de vie et faisant état de souffrances physiques exclusivement...
Lire « Soutenir la famille qui accompagne ses membres les plus fragiles »
Déposé le 17/04/2013 à 18h49
M. Herman WOUTERS Éducateur à la Fondation M.M.Delacroix
J'ai été introduit au service pour les personnes atteintes d'un profond handicap mental il y a 32 ans et j'y travaille toujours en tant qu'orthopédagogue. Cette première visite suscita chez moi un grand étonnement. En effet, à l'université j'avais appris que les handicaps mentaux profonds provoquaient souvent une vie végétative, un état comparable à des plantes...Mais au contraire, j'ai remarqué lors de la visite dans les différents départements que ces personnes n'étaient absolument pas des plantes ! Tous les malades réagissaient en fait d'une manière ou d'une autre à mon contact...
Lire « Nous ne sommes pas des plantes ! »
Déposé le 12/04/2013 à 12h29
Prof. Chantal LEFEBVRE Prof. Médecine Interne, clinique St Luc
Ce fondement a été profondément ébranlé dans notre pays par la promulgation, en 2002, de la loi dépénalisant l'euthanasie.
Cette autorisation légale de l'euthanasie revenait à écrire dans la loi que certaines vies humaines, marquées par la maladie physique ou psychique, avaient perdu leur valeur, leur dignité. Elle voulait faire croire que l'euthanasie était la solution pour mourir dans la dignité quand les souffrances étaient intolérables, la maladie incurable, comme si la mort naturelle était indigne...
Lire « L'interdit du meurtre est au fondement de toute société. »
Déposé le 12/04/2013 à 12h27
Jacques ZEEGERS Chroniqueur
Les propositions visant à élargir le champ d'application de la loi relative à l'euthanasie et actuellement soumises au Parlement belge se justifieraient, selon leurs auteurs, sur une constatation : la loi de 2002 contiendrait des « imperfections ». Cette justification appelle déjà une première remarque. Pour pouvoir perfectionner une loi, il faudrait que celle-ci soit bonne en elle-même. A partir du moment où une loi est perverse – et c'est bien le cas de cette loi qui autorise un médecin à donner la mort – on ne voit pas comment on pourrait la « perfectionner ». Perfectionner une chose mauvaise, c'est la rendre plus mauvaise encore...
Lire « Elargir le champ de la loi relative à l'euthanasie ? Une loi perverse peut-elle être « perfectionnée » »
Déposé le 03/04/2013 à 14h57
Catherine DOPCHIE Oncologue
Les soins palliatifs sont tellement efficients que même les partisans de l'euthanasie disent que ne pas savoir soulager les souffrances physiques est aujourd'hui de l'incompétence médicale. L'euthanasie est donc surtout appliquée pour des souffrances de perte du sens de la vie telle qu'elle est. L'euthanasie est désormais banalisée, et certains déclarent, contrairement à l'esprit de la loi, qu'elle n'est plus ni une exception, ni une transgression éthique mais un accompagnement en douceur proposé pour éviter toute souffrance inutile, sans attendre un délabrement physique ou psychique insupportable. La demander est présenté comme un acte courageux, la pratiquer, comme un acte empli d'humanité...
Lire « L'euthanasie comme aveu de l'incompétence médicale ? »
Déposé le 02/04/2013 à 14h28
Eric VERMEER Ethicien et infirmier
Après avoir travaillé une décennie dans un service d'onco-hématologie et dix autres années dans un service de soins palliatifs, je suis arrivé, en toute objectivité, à la conclusion que l'euthanasie ne constitue pas la réelle réponse qu'attendent les personnes malades en grande souffrance. Si le but de la médecine est de « servir la vie et de promouvoir la santé », il existe d'autres manières, plus citoyennes et plus responsables, d'y arriver que celle de supprimer la vie pour supprimer une souffrance psychique ou une douleur rebelle.
Je suis d'autant plus consterné aujourd'hui devant les propositions d'extension de dépénalisation de l'euthanasie, concernant les patients « déments » dans le cadre de la déclaration anticipée et les enfants souffrant d'une maladie incurable, étant dans une situation de souffrance inapaisable...
Lire « L'euthanasie dans tous ses états ! »