... étendre l'euthanasie aux enfants et aux personnes démentes ?
Déposé le 01/07/2013 à 23h08
Anne-Chantal ANDRE-DUMONT Etudiante
Vous savez ce qui me fait peur ? C'est de mourir démente. Et vous savez pourquoi ? Parce que dans le fond, j'ai peur... Pas peur de ne plus rien pouvoir contrôler, non. Je suis encore assez lucide aujourd'hui pour savoir qu'on ne contrôle jamais rien. Mais j'ai peur de ne plus aimer et ne plus être aimée. Et quand je pense aux personnes qui sont dans ce cas actuellement, j'ai envie de les serrer dans mes bras et de les aimer tellement fort !
A une telle situation, l'euthanasie n'est pas une réponse. Ce n'est pas de mort dont ces personnes ont besoin, mais d'amour. La seule réponse valable, celle dont elles ont – dont on a – besoin est l'amour ...
Lire « Moi quand je serai démente je veux être aimée, pas tuée ! »
Déposé le 01/07/2013 à 23h06
Viviane le POLAIN Une maman
Après une hospitalisation d'urgence et un séjour de plusieurs semaines dans un service de soins palliatifs où il a été soigné, entouré et accompagné merveilleusement, notre fils polyhandicapé a repris des forces de manière inattendue. Depuis, Laurent a encore vécu 6 ans, certes dans une fragilité de plus en plus grande, mais donnant joie et tendresse à tous ceux qui l'ont rencontré et entouré, vivant chaque instant confiant, rayonnant jusqu'au bout.
Je crois que son courage, l'acceptation de sa fragilité et la certitude de se savoir aimé inconditionellement ont été le secret de sa joie de vivre. Aujourd'hui, nous sommes paisibles car nous savons qu'il est parti "mission sur terre accomplie". C'est un autre type de présence avec lui que nous découvrons...
Lire « A vous, les parents qui souffrez de la maladie de votre enfant... »
Déposé le 01/07/2013 à 23h05
Carine BROCHIER Coordinatrice de projets
Dans votre Edito de la semaine dernière intitulé La souffrance absolue n'a pas d'âge, vous prenez une position par rapport à l'euthanasie qui pourrait se justifier de par la trop grande souffrance « absolue et sans issue » des enfants, médecins et parents, qui, se concertant, décideraient d'en finir.
Vous rappelez, avec raison, que la souffrance ne doit jamais être ignorée. Tout médecin qualifié doit en faire une priorité de son engagement vis-à-vis du patient...
Lire « En réponse à l'Edito de Béatrice DELVAUX dans Le Soir du 21 juin 2013 »
Déposé le 28/06/2013 à 15h33
Alain de BROCA Neuropédiatre, Philosophe
En tant que pédiatre, responsable d'une équipe ressource de soins palliatifs pédiatriques en Picardie (la France est le seul pays à avoir organisé ce type de prise en charge de cette manière), et en tant que philosophe, je suis atterré par les phrases que je peux lire sur l'ouverture de la loi pour l'euthanasie des enfants.
Deux remarques ...
Lire « Le "moi" s'éveille par la grâce du "toi" »
Déposé le 26/06/2013 à 22h49
Thierry LETHÉ Médecin de famille
Nous baignons dans une société où règnent en maîtres quelques notions qui flattent le citoyen distrait ou trop facilement crédule : le relativisme, l'hyperindividualisme, l'immédiateté, et le confort qui n'admet guère d'être contesté ou simplement dérangé.
Ces notions heurtent par contre de plein fouet ceux qui revendiquent sens critique et discernement...
Lire « Subversion, Perversion, Inversion, ... ou Conversion »
Déposé le 21/06/2013 à 14h13
Laura RIZZERIO Prof. Philosophie, UNamur
Le débat sur l'extension de la loi sur l'euthanasie est plus que jamais d'actualité dans notre pays et il y a quelques jours l'émission télévisée Mise au Point sur la RTBF a montré clairement que sur ce thème le dialogue n'est pas aisé. Comme l'a témoigné encore cette émission, l'un des arguments qui revient avec le plus d'insistance dans les discours de ceux qui souhaitent conserver et étendre la loi sur l'euthanasie est celui du « droit du patient à mourir dans la dignité ».
Interpellée par cette affirmation, je voudrais proposer ici quelques-unes de mes réflexions. Elles sont inspirées entre autres de celles de la philosophe française Corinne Pelluchon, dont on peut lire les propos notamment dans une interview accordée à Alain Durel et publiée dans le livre La raison du sensible. Entretiens sur la bioéthique (Perpignan, Artege, 2009, spéc. pp. 37-62)...
Lire « Et si on prenait en compte notre vulnérabilité ? »
Déposé le 14/06/2013 à 11h01
X. M. Philosophe et enseignant
Dix ans après l'adoption par notre pays de la loi autorisant l'euthanasie, plusieurs propositions de loi sont actuellement en discussion au sénat en vue d'élargir ce droit à la mort médicalisée.
Du point de vue philosophique, un des arguments majeurs qui revient constamment dans la discussion sur ces sujets dits « éthiques » est le suivant : « Dans un régime de liberté, chacun doit pouvoir mener sa vie privée comme il l'entend, en la fondant sur les principes philosophiques qu'il se choisit, sans que l'État n'ait à intervenir ni pour le contraindre, ni pour l'empêcher de poser des actes qui ne concernent que lui. En l'occurrence, de même que nul ne doit être contraint de subir une euthanasie, nul non plus ne doit en être empêché s'il en fait la demande. Quoi de plus intime et personnel, en effet, que la vie et la mort ? »...
Lire « L'euthanasie : un choix individuel ? »