Déposé le 24/04/2013 à 09h28 Témoignages
Depuis ses premières sessions d'examens à l'unif où ma fille mène deux études de front en faisant chaque fois des grades, elle est prise ensuite de troubles psychologiques graves avec des montées d'angoisses, des pulsions suicidaires. Voici 3 ans que cela se répète régulièrement avec un déni d'elle-même, de ce qu'elle peut entreprendre. Elle sort d'un mois d'hospitalisation dans un établissement psychiatrique qui lui a redonné goût à la vie. Elle va reprendre ses études ou une autre formation - peu m'importe pour autant qu'elle soit bien vivante.
Dans ses délires, elle nous a mentionné plus d'une fois qu'elle n'en pouvait plus et que chaque minute de son existence lui pesait abominablement. Le plus beau des cadeaux serait de boire ensemble un dernier verre en famille et de la laisser partir...Une vérité d'un moment mais... quand il est irréversible ?
Ce discours est "naturellement piloté" par l'estompement des traditions, des valeurs et la banalisation de l'euthanasie.
A présent, elle est dans une autre configuration mentale avec le plaisir d'avoir pu retrouver ses amis, de retrouver son quartier, les loisirs qu'elle aime et se projette en vacances. C'est une autre vérité qui donne toute la place à la vie.
Oui, le corps médical doit suivre le cap de la vie et je compte lors de mon dernier souffle être sous le regard d'un médecin et d'infirmier(es) qui me laisseront prendre le temps de mourir tout en apaisant mes angoisses et ma souffrance physique. Ce temps sera le moment pour mes proches de retisser leurs liens d'affection et d'évoquer les instants passés ensemble.
En pleine forme malgré cette lourde épreuve que nous vivons là , je ne suis pas pressé...