Déposé le 12/11/2013 à 18h29
En février dernier, ma mère est décédée après une longue maladie qui se manifestait par des troubles de mémoire dès l'année 2001. Peu à peu, dès le début de sa maladie, elle s'affaiblissait lentement. C'était dur d'accepter de voir ses facultés mentales devenir celles d'un enfant de quelques mois qu'il faut nourrir, habiller, laver, mais surtout aimer.
Pendant toutes ces années plusieurs certitudes ont mûri en moi :
1. Quand on est jeune, on a une conception de la mort différente de celle d'une personne âgée qui voit sa vie se raccourcir. En effet quand les petits-enfants disaient à leur grand-mère : « tu vivras longtemps », elle, qui avait à peu près 65 ans, répondait qu'elle était d'accord pour arriver jusqu'à 80 ans mais que après elle aurait préféré mourir. Parce qu'« on perd sa tête ».
Mais au dernier mois de sa vie, je me souviens bien du jour où je lui ai demandé si elle avait peur de tomber car elle marchait difficilement et je la soutenais, et elle m'a répondu clairement (malgré le fait que depuis longtemps elle ne prononçait que peu de mots sensés) : « j'ai peur de mourir ! ». Je l'ai réconfortée mais j'ai perçu clairement son attachement à la vie, malgré la démence sénile désormais fort avancée.
2. Face à certaines maladies, on peut souhaiter la mort, mais c'est surtout celui qui s'occupe du malade qui la souhaite pour celui ou celle qui souffre, car souvent il est plus difficile d'être à côté de celui qui souffre que de souffrir soi même. Toutefois, cela ne peut justifier le choix de faire mourir celui ou celle qui n'a pas la capacité intellectuelle de choisir.
3. Mourir dans la dignité dit-on aujourd'hui. Je ne sais pas ce qu'ils entendent par cela. Ce n'est pas digne de mourir comme dément ? En tout cas, je ne suis pas d'accord car le dément ignore qu'il l'est, et je pense que c'est beaucoup plus digne de mourir dans son propre lit, avec à son côté quelqu'un qui aime, qui tient la main, donne à boire et tient compagnie jusqu'au dernier souffle, comme cela a été pour ma mère.
C'est cela qui fait la différence entre mourir dans la dignité ou pas, et non pas la maladie.
L'expérience vécue a été éprouvante mais elle m'a apporté beaucoup de sérénité et de paix ; je suis encore plus convaincue que la vie doit être respectée car elle est un don et il faut la vivre jusqu'au dernier souffle.
(Témoignage original en italien)
A febbraio è morta mia mamma dopo una lunga malattia iniziata con i primi
segni di una memoria compromessa nell'anno 2001.Da allora è iniziato un
lento decadimento,faticoso da accettare, delle proprie capacità intellettive
fino a diventare come un bambino di pochi mesi che va nutrito,vestito,
lavato,ma soprattutto amato.Durante questi anni sono maturate in me queste
certezze: 1) Quando si è giovani si ha un concetto della morte diverso da
quello di chi, anziano,vede accorciarsi la vita, infatti quando i nipoti
dicevano alla nonna:"tu vivrai a lungo",lei che aveva circa 65 anni
rispondeva che fino a 80 anni era daccordo ma poi avrebbe preferito morire
perchè:"si diventa rimbambiti".Ma l'ultimo mese di vita ho ben presente un
giorno in cui le chiesi se avesse paura di cadere poichè camminava con
fatica e io la sostenevo, lei mi rispose chiaramente (nonostante dicesse da
tempo poche parole con senso):"ho paura di morire!".Io la confortai, ma ebbi
chiara la percezione del suo attaccamento alla vita,nonostante la demenza
senile ormai allo stadio grave.
2) Di fronte a certe malattie può capitare di desiderare la morte, ma questo
accade a chi accudisce il malato, perchè spesso è più difficile stare
accanto a chi soffre che soffrire, ma ciò non può giustificare la scelta di
far morire chi non ha la capacità di scegliere per sè.
3) Morire con dignità si dice oggi: non so che cosa intendano, forse che non
è dignitoso morire da demente? Non sono comunque daccordo perchè il demente
non sa di esserlo e penso che sia molto dignitoso morire da demente, ma nel
proprio letto, con accanto qualcuno che ti vuol bene, che ti tiene la mano,
ti dà da bere, ti bacia e ti fa compagnia,fino all'ultimo respiro come è
stato per mia mamma. Questo fa la differenza tra morire con dignità o no,
non la malattia. L'esperienza vissuta è stata faticosa,ma mi ha lasciato
molta serenità e pace; credo ancora di più che la vita va rispettata perchè
è un dono e va vissuta fino all'ultimo respiro.