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... étendre l'euthanasie aux enfants et aux personnes démentes ?

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Ne transformons pas le soignant en un technicien de la mort

Déposé le 18/12/2013 à 14h46

Alain de BROCA
Neuropédiatre, Philosophe

En tant que pédiatre responsable d'une équipe régionale ressource de soins palliatifs pédiatriques, en tant que philosophe, j'ai du mal à comprendre comment on peut valider éthiquement une telle loi. En tant qu'Européen, j'ai du mal à voir qu'un pays ami se targue d'être libéré car libéral en promouvant une mort donnée à autrui quand tant d'efforts doivent être pensés et pris pour aider chacun avec ses souffrances et ses pauvretés à s'accepter tout au long d'une longue vie et bien sûr être accueilli pour ce qu'elle ou il est avec ses différences ?

Enfin et ce n'est pas le moindre, comment peut on penser qu'il faille légiférer pour moins de 2-3 dizaine de personnes – enfants par an quand tant d'autres ne demandent qu'à vivre avec et malgré leur handicap. La Belgique a environ 125000 naissances par an et la mortalité entre 0-20 ans touchent moins de mille enfants par an au détriment de ne plus avoir comme seule réponse adaptée la mort d'autrui...

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COMMUNIQUÉ de presse d'Euthanasiestop

Déposé le 13/12/2013 à 12h25

COMMUNIQUÉ de PRESSE
Euthanasiestop

La proposition de loi ouvrant l'accès de l'euthanasie aux enfants vient d'être votée en séance plénière au Sénat par 50 voix pour et 17 voix contre. Aucune limite d'âge n'est prévue : un enfant de 5 ans, voire moins, peut obtenir qu'on mette fin à ses jours s'il fait état d'une souffrance physique insupportable et inapaisable, s'il est en phase terminale, si ses parents marquent leur accord et si un psychologue ou pédopsychiatre atteste que l'enfant a une capacité de discernement suffisante. Le texte adopté n'offre aucune garantie quant à l'indépendance du psychologue et du pédopsychiatre consulté : il pourra être choisi au sein d'une équipe médicale acquise à l'euthanasie. Ces dispositions font de la législation belge celle qui ouvre l'accès le plus large à l'euthanasie au monde, en violation très probable de grands textes de droit international ratifiés par la Belgique...

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Qui donc arrêtera le train de l'euthanasie?

Déposé le 11/12/2013 à 17h59

Hilde KIEBOOM
N/C

Étendre l'euthanasie aux mineurs risque de faire passer pour "un acte de compassion" ce qui est en réalité est un acte de déresponsabilisation, qui abandonne le jeune malade à son sort. Au moment où le Sénat s'apprête à légaliser l'euthanasie pour les mineurs, nous estimons qu'il y va de notre devoir citoyen d'y opposer de sérieuses objections. Nous invitons les formations politiques, les sénateurs et les députés à prendre plus de temps pour approfondir davantage la réflexion.

Notre pays se sent à l'avant-garde en devenant le seul pays au monde à supprimer toute limite d'âge pour l'euthanasie. Doit-on vraiment s'en vanter? Les faits démontrent qu'un tel élargissement n'a pratiquement pas de raison d'être: de nombreux pédiatres et infirmiers/ières témoignent que les enfants gravement malades expriment rarement un souhait résolu de mourir. Leur volonté de vivre, même dans les conditions difficiles de l'approche de la mort, est plus forte que l'éventuel souhait d'anticiper la fin. Aux Pays-Bas, où l'euthanasie peut être pratiquée sur les enfants à partir de 12 ans, la réalité démontre qu'il n'y a aucun besoin en la matière. Depuis 2006, aucun cas n'a été enregistré, même pas en dessous de 30 ans. Pourquoi alors cette hâte suspecte? Pourquoi vouloir coûte que coûte voter cette loi...

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Le droit à l'euthanasie devrait-il s'étendre aux moins de 18 ans ?

Déposé le 10/12/2013 à 21h00

Anne SCHAUB-THOMAS
Psychothérapeute

Je m'interroge quant au fait que des jeunes de 12-17 ans auraient potentiellement la maturité de discernement et seraient en état de conscience suffisant pour décider de façon éclairée de se laisser euthanasier en cas de maladie incurable.

Même à l'âge présumé dit adulte, un jeune n'a pas fini de se construire. Un jeune ayant tout juste atteint l'âge adulte, se montre encore dépendant – à juste titre – de l'avis des adultes plus âgés que lui. Son autonomie de pensée se fortifie tout en restant relative. Elle se révèle encore dans une dépendance avec la génération qui le précède. Le jeune de 18ans, et au-delà, reste influençable et dans la plupart des cas appréciera volontiers de s'appuyer sur « plus grand que lui » dans les décisions importantes de sa vie. Il a encore besoin d'être guidé, cadré, conseillé. Que dire alors de la maturité de discernement d'un mineur d'âge ?...

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Alexandre a perdu son fils, Tristan, atteint d'une tumeur cérébrale

Déposé le 06/12/2013 à 17h03

Alexandre, le papa de TRISTAN
Papa

Après avoir entendu le témoignage de Marijke en faveur de l'élargissement aux mineurs de la loi sur l'euthanasie, Alexandre et Véronique ont souhaité réagir. Dans le reportage, diffusé mercredi 27 novembre sur RTL-TVI, soit le jour où l'extension de la loi a été votée en Commission de Justice du Sénat, Marijke explique que son fils Benjamin est décédé à l'âge de 7 ans d'un cancer du foie. Elle aurait souhaité que son fils puisse, à l'époque, bénéficier de cette loi.

Alexandre et Véronique ont aussi perdu leur enfant. Atteint d'une tumeur au cerveau, Tristan est décédé à l'âge de 8 ans. "Quand Marijke dit qu'elle ne veut pas laisser son fils souffrir, je la comprends évidemment. Mais je n'ai pas vécu notre histoire de la même manière. J'ai vu mon fils décroître d'année en année. Il est devenu aveugle. Mais il était très vivant. Nous avons eu le sentiment que Tristan voulait vivre, jusqu'à son dernier souffle. Jamais je n'aurais pu lui demander s'il souhaitait mourir", nous a-t-il expliqué par téléphone...

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Le geste euthanasique aurait-il des conséquences dévastatrices sur l'ensemble de la société ?

Déposé le 06/12/2013 à 16h41

Louis-André RICHARD
Professeur de philosophie

L'euthanasie présentée comme une décision individuelle aurait-elle un impact sociétal? Se pourrait-il qu'elle modifie le tissu social? L'euthanasie politiquement et juridiquement endossée est un phénomène dont l'étendue des effets sur la société est difficile à cerner. Mais déjà, on peut noter une troublante ambiguïté au sein de la population. La confusion grandissante altère les liens humains. En faisant de la pratique de l'euthanasie un soin, on ne fait qu'aggraver la situation. In fine, il faut craindre ce que je nommerai ici l'effet « naphtaline ».

De quoi s'agit-il ? La dépénalisation de l'euthanasie en Belgique et les divers amendements et sous amendements en débat actuellement pour les mineurs, ressemblent au fait d'utiliser une boîte à chapeau en guise de cloche à gâteau. L'intention peut sembler bonne, mais le résultat est désastreux. Assez rapidement, le gâteau perd sa saveur et il est gâté. Qui plus est, celui qui en mangera risque d'être fort malade à son tour...

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Euthanasie : des inconnues et des incertitudes

Déposé le 06/12/2013 à 16h39

André du BUS
Sénateur

Intervention au Sénat, le 27 novembre 2013.

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