... étendre l'euthanasie aux enfants et aux personnes démentes ?
Déposé le 07/11/2013 à 16h32
Catherine DOPCHIE Oncologue
La fin de vie c'est le mourir, terme choc qui signifie le lâcher prise, la déchéance, le dire adieu à tout et à tous.
Travaillant quotidiennement aux côté des souffrants, je crois qu'il nous appartient de combattre la souffrance avec énergie et intelligence, surtout avec cœur, tout en admettant humblement que la souffrance fait partie de notre vie sur terre. Il n'y a pas de réponse à la souffrance, il n'y a que des chemins pour tenter de la vivre le plus humainement possible, ensemble...
Lire « L'euthanasie nous impose un cadre particulier autour de nos colloques singuliers avec les patients »
Déposé le 05/11/2013 à 16h18
Sash LEWIS Retraitée
Je suis anglaise. J'habite en Belgique depuis novembre 1980. Je suis retraitée, propriétaire d'un petit studio à Bruxelles; sauf cataclysme majeur, je terminerai ma vie dans ce pays. Depuis mon adolescence, je suis absolument opposée à l'euthanasie. J'ai beaucoup étudié l'histoire de l'euthanasie pratiquée par les Nazis. Je m'y suis intéressée parce que j'ai été dépressive presque toute ma vie, et chacun sait (ou devrait savoir) que les Nazis ont tué des dépressifs avec les autres 'bouches inutiles'. Même un enfant né avec un bec de lièvre était à risque. Après la fin de la première période d'euthanasie dans le Reich, le personnel des institutions concernés ont travaillé tout un temps sur le front Est, avant d 'être transférés dans les camps d'extermination pur et simple (Belzec, Sobibór, Treblinka); on pense qu'ils y ont tué des soldats gravement blessés, mais on ne sait pas définitivement. Les vieux d'Allemagne craignaient pour leurs vies. Le plus choquant dans toute cette triste histoire, c'est l'attitude de tant de membres de la profession médicale, médecins et infirmiers, qui croyaient vraiment que ce qu'ils faisait était justifié pour le bien du malade ou celle de la collectivité...
Lire « Comment me protéger contre l'euthanasie ? »
Déposé le 05/11/2013 à 16h16
Sergio SAHLI Avocat
Le problème de la douleur et de la souffrance est un problème qui a toujours préoccupé l'homme. Certains présentent aujourd'hui l'euthanasie comme une réponse acceptable à ce problème. Il me semble cependant que ce point de vue est erroné. En effet, l'euthanasie ne vise pas seulement l'élimination du mal qu'une personne ressent, mais entraine la suppression de la personne toute entière.
En acceptant l'euthanasie, même dans des conditions strictes, la société octroie à certaines personnes le pouvoir de conférer la mort à d'autres (pour autant que ces dernières aient manifesté leur accord)...
Lire « L'euthanasie est-elle une solution pour régler la question de lasouffrance ? »
Déposé le 30/10/2013 à 14h48
Véronique HARGOT Fille de mon papa
Il y a bientôt 1 an que nous avons été contraints de placer notre papa âgé de 84 ans dans une maison de repos et de soin étant donné l'aggravation de sa maladie d'Alzheimer et les profondes perturbations de comportement qu'elle engendrait nuit et jour, intenables pour notre maman du même âge.
Depuis cette époque, pas un jour n'a défilé sans que l'un ou l'autre d'entre nous, sa femme, ses cinq enfants et sa famille proche, ne passe l'après-midi auprès de lui...
Lire « Alzheimer, il nous appelle à plus d'humanité ! »
Déposé le 24/10/2013 à 13h54
Interview Pierre BARNERIAS Journaliste
Pourquoi avez-vous décidé d'enquêter sur la pratique de l'euthanasie en Belgique?
Le point de départ, c'est le travail que j'ai mené avec le réalisateur Frédéric Chaudier, qui a filmé pendant plus d'un an des patients hospitalisés en soins palliatifs à la maison médicale Jeanne-Garnier, à Paris. J'ai produit son documentaire, « Les yeux ouverts », sorti en 2010 au cinéma...
Lire « « En Belgique, l'euthanasie n'est pas exempte de dérives » »
Myriam TERLINDEN Thérapeute familiale
A la lecture des différents arguments pour ou contre la loi sur l'euthanasie, je m'interroge: peut-on dissocier la question de l'euthanasie de celle, profonde, lancinante et même existentielle, de la souffrance ?
L'homme butte sur la souffrance, et cherche des solutions, mais quand elle résiste, qu'elle tue à petit feu, très souvent, il pense à la mort. Thérapeute familiale, combien de fois n'ai-je pas entendu mes clients me dire, avec beaucoup de culpabilité souvent, avoir voulu la mort de l'un ou l'autre proche. Or la mort n'est pas voulue « pour elle-même » mais parce qu'elle semble être la seule issue pour sortir de l'impasse...
Lire « Euthanasie et souffrance »
Déposé le 18/10/2013 à 14h26
Robert DION Chirurgien cardiaque, Chef de service
En tant que chirurgien cardio-thoracique, également impliqué dans les Soins Intensifs, j´ai été confronté à de nombreuses reprises à des situations correspondant aux critères de la loi. Ensemble avec des collègues d´autres disciplines, il a toujours été possible de trouver une méthode non-"euthanasique volontaire" de traiter la douleur et de rendre même dans de nombreux cas le patient à même de prendre, dans une appréciable sérénité, des décisions capitales de fin de vie...Le médecin est quelqu'un qui doit pouvoir être consulté à tous moments dans une optique de vie et/ou de soulagement de la douleur physique ou mentale, mais ne peut pouvoir être suspecté de DONNER la mort...
Quant à l´extension envisagée d´étendre l´euthanasie....c´est une expression inquiétante d´un malaise sociétal où tout doit pouvoir être "arrangé" par l´homme..., même si je ne nie pas la bonne foi de la plupart de ceux qui la préconisent...Mais quelles possibles dérives......
Lire « L'homme doit-il tout ARRANGER ? »