... étendre l'euthanasie aux enfants et aux personnes démentes ?
Déposé le 24/09/2013 à 17h55
Olivier BONNEWIJN Prêtre et Dr en théologie
A un adolescent gravement malade, qui souffre et qui demande l'euthanasie, que répondez-vous ?
La première chose, c'est d'être présent à ses côtés, de l'écouter et de tâcher de comprendre ce qui se cache derrière cette terrible demande. Ensuite, il faut lutter au maximum à ses côtés contre sa grave maladie par un traitement approprié et contre la douleur par une médication adaptée. Enfin, dans certaines circonstances, on peut envisager avec l'adolescent et ses parents le recours à des soins palliatifs. Quoi qu'il en soit, il convient d'éviter deux extrêmes : d'une part l'acharnement thérapeutique, d'autre part l'euthanasie...
Lire « L'euthanasie n'est jamais un gain au niveau de la civilisation »
Déposé le 10/07/2013 à 18h25
Charles DELHEZ Chroniqueur
La frontière entre l'euthanasie et le suicide assisté est parfois ténue, comme l'actualité récente a pu l'illustrer. Trois interdits sont fondateurs de notre société, disent les anthropologues : l'inceste, le mensonge et le "tu ne tueras pas". L'euthanasie et le suicide transgressent le troisième. Le suicide, tout d'abord, demeure réprouvé par la société. A-t-on jamais entendu dire : "Il a bien fait de se suicider" ? Lorsque quelqu'un tente ce geste de désespérance, chacun fait l'impossible pour le rattraper à temps. Si l'on n'y parvient pas, un langage de non-jugement se met aussitôt en place, mais qui n'est pas d'approbation pour autant. Quant à l'euthanasie, elle se présente de plus en plus comme une option. Elle demeure cependant une transgression. Les tribunaux et la jurisprudence ont à en mesurer la gravité en tenant compte des circonstances, mais ce n'est pas à la loi d'en donner la possibilité et de l'organiser...
Lire « L'ultime dignité ou l'ultime solitude ? »
Déposé le 26/06/2013 à 22h50
Christine de MONTPELLIER Pédiatre
Réagissant à l'article publié le 21 juin publié sur euthanasiestop, je pense également qu'un jeune, atteint d'une maladie grave incurable, peut être amené à porter la propre souffrance de ses parents et des lors cette situation émotionnelle peut devenir pour lui intolérable. Ce n'est plus tant à sa propre souffrance qu'il voudra échapper qu'à celle de son entourage.
De même un parent, incapable d'encore supporter sa propre douleur, risque malgré lui d'influencer une demande d'euthanasie de la part de son enfant, pour ne plus devoir vivre cette douleur. Un autre parent risque de se culpabiliser de ne pouvoir accepter la demande de son enfant, craignant de voir son enfant s'en aller...
Lire « A propos de l'euthanasie des mineurs »
Déposé le 21/06/2013 à 14h11
André du BUS Sénateur
Extrait du texte qui a servi de base à l'intervention en commissions réunies des Affaires sociales et de la Justice du 12 juin 2013.
(...) Le premier enseignement porte donc sur le fait qu'il n'existe pas de consensus sur l'existence d'une demande d'euthanasie de la part des mineurs qui soit suffisamment établie. Cela relève du fait exceptionnel, du fait rarissime. Je ne dis pas que cela n'existe pas. Nous avons rencontré des médecins qui nous ont dit avoir été confrontés à ces situations, mais à quelle fréquence ? Sur trente années de carrière en service d'oncologie pour enfants et adolescents, un médecin nous a dit qu'il avait été une fois confronté à cette demande qui s'avérait, à l'analyse, fondée et pertinente. Ici même, plusieurs médecins nous ont répété que cela relevait de l'exceptionnel...
Lire « Etendre la dépénalisation de l'euthanasie ? »
Déposé le 14/06/2013 à 11h01
X. M. Philosophe et enseignant
Dix ans après l'adoption par notre pays de la loi autorisant l'euthanasie, plusieurs propositions de loi sont actuellement en discussion au sénat en vue d'élargir ce droit à la mort médicalisée.
Du point de vue philosophique, un des arguments majeurs qui revient constamment dans la discussion sur ces sujets dits « éthiques » est le suivant : « Dans un régime de liberté, chacun doit pouvoir mener sa vie privée comme il l'entend, en la fondant sur les principes philosophiques qu'il se choisit, sans que l'État n'ait à intervenir ni pour le contraindre, ni pour l'empêcher de poser des actes qui ne concernent que lui. En l'occurrence, de même que nul ne doit être contraint de subir une euthanasie, nul non plus ne doit en être empêché s'il en fait la demande. Quoi de plus intime et personnel, en effet, que la vie et la mort ? »...
Lire « L'euthanasie : un choix individuel ? »
Déposé le 31/05/2013 à 14h35
Jean-Claude DEVOGHEL Chef de service hon. Anesthésie-Réanimation, Liège
Il est très sérieusement question en Belgique d'élargir les conditions auxquelles est soumise la légalisation de l'euthanasie, promulguée par la Loi du 28 mai 2002.
A noter d'abord que cette loi a été votée démocratiquement, au terme de l'audition de nombreuses personnalités impliquées dans cette problématique. J'ai eu le privilège -corrélé à mon âge- de vivre toute cette dynamique « par l'intérieur », tout comme j'avais suivi avec grand intérêt la légalisation de l'avortement...
Lire « Élargir ? La poursuite systématique d'une politique prévisible et socialement redoutable »
Déposé le 28/05/2013 à 18h49
Rosalie QUIJANO Accompagnatrice de jeunes, LLN
Un jeune de 17 ans n'a pas le droit de voter: manque de maturité, mais il pourrait demander l'euthanasie ? La loi le permet. Les parents sont d'accord et, même, s'ils ne le sont pas leur enfant est grand assez pour décider de sa vie.
S'il souffre, pourquoi le retenir?. Le médecin, ou plutôt l'infirmière pose l'acte de non retour : la mort...
Lire « Ne peut-on offrir que la mort aux jeunes qui souffrent? »