Pascal de ROUBAIX
Consultant indépendant
Beaucoup d'entre nous avons été profondément attristés et même blessés par des publications tapageuses parues au moment du décès du professeur de Duve.
N'est-ce pas profondément regrettable et peu digne d'un grand esprit, d'organiser publiquement son décès et ce qu'il faut bien reconnaître comme un suicide assisté. Il s'agit d'un délit commis en toute impunité, car ceux qui ont posé les gestes létaux pour procéder à cette mise à mort en dehors des circonstances prévues par notre loi sur l'euthanasie, ne seront évidemment pas poursuivis...
Lire « L'euthanasie de Christian de Duve »
Aurélie de HEMPTINNE
Etudiante en médecine
Deux principes me semblent fondamentaux dans la médecine moderne et me guident dans la vision que j'ai de la médecine en tant qu'étudiante en cette matière. Il s'agit, d'une part, de la définition de la santé adoptée par l'OMS (1946) et, d'autre part, de la nécessité du consentement éclairé tel qu'exigé par la loi sur les droits des patients (2002).
Ces deux principes essentiels me semblent remis en cause, quand j'examine la nouvelle proposition de loi sur l'euthanasie visant l'extension aux personnes démentes...
Lire « Mon avenir professionnel »
Joëlle HENNEMANNE
Témoignage d'une Accompagnante
Il y a une dizaine d'années, la loi a autorisé le médecin à pratiquer l'euthanasie sans sanction pénale, c'est à dire à donner la mort afin de supprimer toute souffrance. Il s'agit d'un arrêt actif de la vie et non de l'arrêt d'un traitement.
Aujourd'hui, plusieurs propositions de loi prévoient l'extension de l'euthanasie aux personnes démentes pourvu que l'intéressé ait rédigé une déclaration anticipative de fin de vie en toute possession de ses facultés...
Lire « Un autre regard sur la personne »
Xavier DIJON
Prof em. Faculté de Droit, Namur
Réfléchissons.
En 2002, le législateur belge a décidé que la vie humaine comme telle ne doit plus nécessairement arrêter le geste de mort. Un tiers en effet, appelé médecin, peut désormais faire passer impunément un autre être humain de vie à trépas, bravant ainsi l'interdit séculaire de l'homicide. Oui, dira-t-on, mais cette personne l'a demandé car elle était très souffrante. Soit. Mais, indépendamment des considérations pertinentes dont regorge la littérature psycho-médicale sur le nécessaire décryptage des demandes formulées par les grands souffrants, faisons attention au glissement ici opéré. Car, par la volonté du législateur, la vie humaine est passée d'un régime d'objectivité, rassurant pour tout le monde, à un régime de subjectivité, qui ne laisse pas d'inquiéter...
Lire « La part de raison »
Héloïse de la TOUR
Assistante
Comment le consentement peut-il être éclairé dès lors que le patient souffre ? Il faudra qu'on nous l'explique un jour ! De même que ventre affamé n'a point d'oreilles, la personne en souffrance n'a aucun discernement.
L'euthanasie est bien l'aboutissement de notre société mortifère, où tuer un semblable n'est plus tabou...
Lire « Les idées claires quand on souffre ? »