... étendre l'euthanasie aux enfants et aux personnes démentes ?
Déposé le 03/10/2013 à 15h39
Véronique VAN de CRUYCE Juriste et mère au foyer
Une personne qui demande l'euthanasie le fait parce qu'elle souffre trop. Ou, dans le cas d'une demande faite longtemps à l'avance ( pour le cas où elle perdrait ses facultés mentales par exemple), parce qu'elle a peur de souffrir ou de faire souffrir ses proches.
Cette peur de la souffrance me paraît normale. Mais la solution est-elle vraiment, pour faire disparaître la peur et/ou la souffrance, de faire disparaître la personne concernée? Cette demande d'euthanasie ne cache-t-elle pas plutôt un appel à l'aide...
Lire « Le plus heureux des hommes »
Déposé le 01/10/2013 à 17h09
Une INFIRMIERE en soins palliatifs Soignante Soins palliatifs
Cela fait plus de vingt ans que j'ai le privilège d'accompagner des personnes en fin de vie et leurs proches, dans des services d'oncologie, de soins intensifs ou, aujourd'hui, dans une unité de soins palliatifs.
C'est sur la base de cette expérience que je prends ici la parole pour témoigner de ce que je vois et vis au quotidien, consciente que mes pauvres mots ne pourront jamais donner qu'un pâle reflet de la réalité...
Lire « Pour le droit de mourir dignement sans euthanasie »
Déposé le 24/09/2013 à 17h55
Olivier BONNEWIJN Prêtre et Dr en théologie
A un adolescent gravement malade, qui souffre et qui demande l'euthanasie, que répondez-vous ?
La première chose, c'est d'être présent à ses côtés, de l'écouter et de tâcher de comprendre ce qui se cache derrière cette terrible demande. Ensuite, il faut lutter au maximum à ses côtés contre sa grave maladie par un traitement approprié et contre la douleur par une médication adaptée. Enfin, dans certaines circonstances, on peut envisager avec l'adolescent et ses parents le recours à des soins palliatifs. Quoi qu'il en soit, il convient d'éviter deux extrêmes : d'une part l'acharnement thérapeutique, d'autre part l'euthanasie...
Lire « L'euthanasie n'est jamais un gain au niveau de la civilisation »
Déposé le 16/09/2013 à 16h59
Marie-Emmanuelle André Dumont Etudiante
Il avait un an. Connecté à des dizaines de tubes et de câbles, entouré de machines et son ours en peluche à ses côtés, il a l'air perdu dans ce lit d'hôpital beaucoup trop grand pour lui. Les médecins n'ont jamais promis qu'il atteindrait l'âge de 5 ans. Or, aujourd'hui, grâce à des dizaines d'interventions chirurgicales, Simon-Pierre a 15 ans ! Lors d'un débat abordant l'euthanasie pour les enfants, un médecin disait qu'un de ses petits patients lui avait demandé de ne plus l'opérer et que, il ne voyait pas pourquoi on n'écouterait pas ces enfants, las de tant souffrir.
C'est vrai que cela peut se produire. La veille d'une opération, Simon-Pierre a demandé à mon papa, qui passait la nuit avec lui à l'hôpital, de ne pas être opéré. Que faites-vous quand votre petit bout de 5 ans, si petit, si fragile vous demande ça ? Mon père l'a laissé partir en salle d'opération le lendemain. Cela veut-il dire qu'il a été sans cœur ? Jamais ! Aussi petit et fragile qu'il soit, Simon-Pierre était la fierté du bloc médical, de ses parents et de sa famille. C'est toute une équipe qui s'est battue pour lui. Aurions-nous été plus humains en lui injectant un produit pour « l'endormir » ? Certes, nous aurions laissé derrière nous ces mains crispées, ces espoirs de le voir rire et vivre à nouveau après une opération...
Lire « Simon-Pierre a aujourd'hui 15 ans... »
Déposé le 10/07/2013 à 18h25
Charles DELHEZ Chroniqueur
La frontière entre l'euthanasie et le suicide assisté est parfois ténue, comme l'actualité récente a pu l'illustrer. Trois interdits sont fondateurs de notre société, disent les anthropologues : l'inceste, le mensonge et le "tu ne tueras pas". L'euthanasie et le suicide transgressent le troisième. Le suicide, tout d'abord, demeure réprouvé par la société. A-t-on jamais entendu dire : "Il a bien fait de se suicider" ? Lorsque quelqu'un tente ce geste de désespérance, chacun fait l'impossible pour le rattraper à temps. Si l'on n'y parvient pas, un langage de non-jugement se met aussitôt en place, mais qui n'est pas d'approbation pour autant. Quant à l'euthanasie, elle se présente de plus en plus comme une option. Elle demeure cependant une transgression. Les tribunaux et la jurisprudence ont à en mesurer la gravité en tenant compte des circonstances, mais ce n'est pas à la loi d'en donner la possibilité et de l'organiser...
Lire « L'ultime dignité ou l'ultime solitude ? »
Déposé le 04/07/2013 à 17h34
Micheline van HOOREBEKE Indépendante
Comme bon nombre de personnes pleines de sagesse, je suis intimement convaincue que tout d'abord une démocratie est fondée sur un certain nombre de valeurs dont l'une est l'interdit fondateur de tuer volontairement une personne innocente, même si cette personne le demande.
Et ensuite que face à des douleurs intolérables et le sentiment de n'avoir plus de sens dans l'existence, il y a toujours dans nos pays moyen d'accompagner les personnes par un suivi psychologique et spirituel, des relations de qualité avec leur entourage, la découverte de leur propre dignité d'être humain, même diminué ou souffrant et apparemment inutile et les soins palliatifs adéquats pour tous, adultes, jeunes et personnes démentes...
Lire « La vie de l'être humain : un bien sacré à respecter à tout prix »
Déposé le 04/07/2013 à 17h33
Jean PIRNAY Ingénieur process informations
D'origine belge, je trouve très grave le glissement vers la mort qui emporte le pays qui m'a donné la vie et m'a formé.
Pensons à ceux qui ont construit la Belgique et qui se sont battus par toutes sortes d'activités positives (professionnelles, familiales, militaires) pour que ce pays vive...
Lire « Ce plat pays pour qui ils ont donné leur vie... »