Déposé le 20/12/2013 à 16h50
Il est question d'élargir les critères légaux permettant l'euthanasie (encore interdite sauf dans certains cas), mais cela me semble inutile :
- le cadre actuel est déjà très large et librement interprété ;
- la loi actuelle n'est pas respectée
- les écarts pourtant connus ne sont pas poursuivis en justice.
En effet : comment se fait-il qu'aucune des 5537 euthanasies déclarées depuis l'instauration de la loi n'ait pas entraîné de poursuites judiciaires ?
Comment espérer le respect de la loi tant que les médecins sont à la fois juge et partie : c'est eux qui doivent déclarer l'euthanasie à la commission qui les contrôle ...
Comment la commission de contrôle peut-elle invoquer des critères non reconnus par la loi pour ne pas poursuivre des euthanasies (pathologies multiples, crainte de souffrances futures) ?
Comment se fait-il que le parlement qui contrôle cette commission n'exige pas que la loi soit respectée ?
On aurait pu espérer de la part du législateur un projet qui corrige ces « défauts » (non exhaustif). Mais ce n'est pas le cas.
La dernière proposition augmente les possibilités de dérives : comment et par qui sera appréciée la capacité des mineurs ?
Cet élargissement prévoit même d'obliger les hôpitaux à simultanément :
- compter au moins un médecin disposé à donner l'euthanasie
- interdire aux médecins refusant de donner l'euthanasie de faire valoir un motif d'objection de conscience.
Quand le législateur donnera-t-il un véritable soutien aux personnes qui souffrent et à ceux qui les soignent - au lieu de supprimer ceux qui gênent ? Cette dernière proposition de loi me semble encore plus hypocrite que la précédente : elle prétend éviter des dérives, mais je crains fort qu'elle les organise encore plus efficacement.