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... étendre l'euthanasie aux enfants et aux personnes démentes ?

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Euthanasie : les limites s'effacent

Déposé le 09/03/2016 à 17h28

Xavier DIJON
Prof em. Faculté de Droit, Namur

Trois propositions viennent d'être déposées à la Chambre des Représentants pour modifier la loi relative à l'euthanasie, sur le triple point de la déclaration anticipée, de la décision médicale et de la clause de conscience. Ces trois propositions de loi contribuent à étendre davantage encore les avancées de l'euthanasie en effaçant quelques limites qui lui étaient opposées jusqu'ici, tant dans l'espace que dans le temps.

1. Dans le but de s'assurer de la volonté persistante du malade incapable de s'exprimer lui-même en fin de vie, la loi de 2002 prévoyait que sa demande anticipée d'euthanasie aurait une validité de cinq ans. La proposition actuelle entend rendre pareille déclaration illimitée, étant donné, dit-on, la lourdeur de la procédure qui vise son renouvellement. La gravité du geste euthanasique se trouve ainsi singulièrement banalisée à l'égard de la personne qui aura peut-être signé cette demande vingt ou trente ans avant d'être euthanasiée. Certes, cette requête pourra être retirée à tout moment mais, si la proposition de loi est acceptée, le signataire ne serait plus tenu de réfléchir régulièrement aux enjeux de sa demande. Comme si elle était devenue tout simplement normale...

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Deuxième regard

Déposé le 20/10/2015 à 16h22

Véronique C.
Bénévole en Soins Palliatifs

Cette femme est auprès de son mari du matin au soir. Lorsque je la rencontre, elle est devant la chambre, attendant que les soignants aient fini de s'occuper de lui. C'est l'heure de la toilette, et des soins du matin. Très vite elle me confie avec un peu de gêne la difficulté qu'à son mari à être lavé par les soignants. Elle baisse la voix et dans un sourire s'excuse:

-... Si vous saviez, c'est un homme si raffiné.....

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Confidences

Déposé le 16/02/2015 à 17h22

Véronique C.
Bénévole en Soins Palliatifs

En poussant la porte de la chambre, je trouve Madame D. recroquevillée tout au fond de son lit, l'air triste et le regard perdu. Elle a remonté ses draps jusqu'aux oreilles, et serre ses mains l'une contre l'autre sous son oreiller.

Sa chambre est plongée dans la pénombre. En me voyant entrer, elle me montre le fauteuil d'un geste et me fixe de ses yeux gris...

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Je ne l'ai jamais vu aussi vivante

Déposé le 22/01/2015 à 15h26

Claire Pellissier
Psychologue

Mon activité de psychologue en soins palliatifs me confère une mission d'écoute et d'accompagnement des patients et de leurs familles. Dans ce cadre j'ai découvert, avec une certaine surprise, que la période de fin de vie, qu'elle soit longue ou courte, n'est jamais uniforme. Elle est un chemin, un processus que l'on ne peut prévoir.

Je me souviens de l'entrée d'une femme en unité de soins palliatifs. Son fils, attentif à la situation de sa mère, disait aux soignants: « je vous préviens, elle ne va pas supporter la perte d'autonomie, la perte de la marche, la douleur, elle a toujours eu peur d'avoir mal.» Il demandait une sédation rapide, insistant pour que « les choses ne durent pas »...

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Anniversaire

Déposé le 13/01/2015 à 11h28

Véronique C.
Bénévole en Soins Palliatifs

Monsieur D. est atteint d'une sclérose latérale amyotrophique aussi appelée SLA... Trois lettres, SLA; comme toutes les initiales, ça sonne moins violent, plus supportable...

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Légalisation de l'euthanasie : impossible d'éviter le phénomène de pente glissante

Déposé le 10/04/2014 à 19h22

Margareth SOMERVILLE
Prof. et Bioéthicienne

Par Margareth Sommerville, dans le Calgary Hérald, le 3 mars 2014. Margareth Sommerville est la fondatrice et directrice du Centre McGill pour la Médecine, l'Ethique et le Droit de l'Université McGill à Montréal

Les promoteurs de l'euthanasie soutiennent que l'euthanasie, si elle est légalisée, serait réservée aux seules personnes en fin de vie et limitée à des cas exceptionnels, lorsque la souffrance serait impossible à soulager...

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Je suis pour le progrès... donc je suis contre l'euthanasie !

Déposé le 12/02/2014 à 13h03

Laura RIZZERIO
Prof. Philosophie, UNamur

Depuis quelques jours, en Belgique, on peut assister à un débat animé autour des « actions » de chrétiens qui s'opposent à l'extension de la loi sur l'euthanasie aux mineurs d'âge. Une des idées la plus souvent utilisée pour disqualifier ces actions est l'idée de « progrès ». On accuse ceux qui s'opposent à l'extension de la loi sur l'euthanasie d'être des anti-progressistes et de nuire donc à la société.

Or, ce qu'il y a de curieux, voire d'anormal et même d'irrationnel, dans l'utilisation de cette idée de progrès, c'est que le terme « progrès » n'est jamais défini. Il est accueilli comme une sorte de « dogme », qui suppose cependant l'acceptation tacite d'une équivalence bien précise : celle entre progression de l'humanité et extension des «libertés» de l'individu, conçu comme capable et autonome. Dans cette définition « implicite » de progrès, aucun autre critère ne semble être pris en compte sauf la possibilité pour un individu de faire ce qu'il veut de ce qui lui « appartient », y compris de sa vie. Dans ce cadre, il devient alors compréhensible que la libéralisation de l'avortement, le mariage pour « tous », la procréation médicalement assistée, la gestation pour autrui, l'euthanasie et toutes les autres possibilités agrandissant la prétendue liberté des individus, soient identifiés au « progrès » et donc à un bien. Et que le discours que s'y oppose soit associé à un mal à éviter...

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