Déposé le 05/11/2013 à 16h19
Catherine Stryckmans, infirmière pédiatrique et membre de la commission éthique de l'Association belge des praticiens de l'art infirmier. Elle travaille depuis vingt-huit ans dans des services semi-intensifs et oncologiques.
Où est l'urgence d'une extension de la loi ? Sur le terrain, certains professionnels s'interrogent sur l'urgence, la nécessité, voire l'opportunité de modifier la loi. "Cette précipitation n'a pas de sens , estime-t-elle, au nom de son association. On n'a pas tout exploré." Comme la capacité de discernement des enfants ou l'accord des parents, requis dans la proposition Defraigne, Mahoux et consorts. "A-t-on seulement mesuré l'impact sur la fratrie si les parents appuient la demande d'un enfant ? Et sur le futur de la famille ? On voit déjà des couples se déchirer après la mort naturelle d'un enfant. Que se passera-t-il quand ils seront associés à la décision ?"
Tommy Scholtes, porte parole de la Conférence épiscopale
L'Eglise doit-elle peser dans le débat sur l'euthanasie ? "Notre point de vue est le suivant : « Ma vie est mienne mais elle ne m'appartient pas, elle appartient à la communauté, à mon entourage, aux parents qui m'ont mis au monde. Et je n'ai pas le droit d'en disposer librement. » Comme chrétien, on ne pourra jamais être d'accord avec l'euthanasie. La culture de notre pays est une culture chrétienne, même si tout le monde n'est pas pratiquant au sens fort du terme. Cela concerne la majorité de la population, que ce soit dans les hôpitaux, chez les médecins ou chez les citoyens. Des initiatives se mettent d'ailleurs en place, comme le site « euthanasie stop ». Il est important, je pense, que le débat ne soit pas uniquement politique mais aussi citoyen. C'est un débat de société, pas juste un débat de parlementaires."(Journal Le Soir)