Déposé le 25/11/2013 à 17h24 Déclarations d'instances officielles
L'élargissement de la loi de 2002 dont il est actuellement question suscite chez beaucoup d'infirmières et d'infirmiers des interrogations au niveau juridique et au niveau déontologique - éthique. Au niveau juridique, s'agit-il d'un simple "élargissement" de la loi de 2002 ? Au niveau déontologique et éthique, la gestion médicale des fins de vie doit-elle être définie par le seul réflexe de "faire le maximum" ou doit- elle également donner une place à une réflexion sur la pertinence de maintenir des thérapies instaurées ?
Le Chapitre 1er de la loi de 2002 définit l'euthanasie comme un acte "pratiqué par un tiers, qui met intentionnellement fin à la vie d'une personne à la demande de celle-ci". La spécification "à la demande" de celle-ci permet de considérer la demande d'euthanasie comme l'expression de l'autonomie de la personne à propos de sa fin de vie. La personne exerce sa liberté concernant son propre devenir, elle fait une demande d'euthanasie pour elle-même. Ce respect de l'autonomie et de la liberté de la personne constitue en quelque sorte le fondement philosophique de la loi. La nouvelle proposition de loi indique que "Si le mineur ne dispose pas de la faculté de discernement requise, la demande émane des parents ou des représentants légaux". Ici il y a donc une demande d'euthanasie pour un autre que soi. La différence est fondamentale. Cette disposition diverge de la définition légale de l'euthanasie et elle sort dès lors du cadre de la loi de 2002. Quel que soit le bien-fondé ou l'intérêt de la proposition de loi actuellement en discussion, il faut donc affirmer qu'il ne s'agit pas d'un élargissement de la loi de 2002 (comme p.ex. un assouplissement de certaines conditions) mais qu'il est question d'une nouvelle loi sur l'euthanasie.
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