Déposé le 12/07/2013 à 19h12
Dans "Le Courrier d'un biologiste", JEAN ROSTAND, savant agnostique, écrivait il y a quelques années : "Je pense qu'il n'est aucune vie, si dégradée,si détériorée, si appauvrie soit-elle, qui ne mérite le respect et ne vaille qu'on la défende avec zèle. J'ai la faiblesse de penser que c' est l' honneur d' une société que d'assumer, que de vouloir ce luxe pesant que représente pour elle la charge des incurables, des inutiles, des incapables, et je mesurerais presque son degré de civilisation à la quantité de peine et de vigilance qu'elle s'impose par pur respect de la vie.
Une société nettoyée, assainie, une société où la pitié n'aurait plus d'emploi, cette société sans déchets, sans bavure, où les normaux et les forts bénéficieraient de toutes les ressources qu'absorbent jusqu'ici les anormaux et les faibles, cette société renouerait avec Sparte et ravirait les disciples de Nietzsche. Je ne suis pas sûre qu'elle mériterait encore d'être appelée une société humaine."